Le Vieux Lunenburg

Nouvelle-Écosse

Un village de culture mixte

Vue aérienne de Lunenburg Jeff Vienneau, 2007. Licence de Creative Commons En 1630, Claude de Saint Étienne de La Tour acquiert les terrains par lettres patentes; une cinquantaine d’Acadiens y vivront jusqu’en 1749. La colonie porte d’abord le nom de Merliguesche, dérivé de la langue des Micmacs qui occupaient les lieux à l’arrivée des Européens.

En 1753, un projet de colonisation britannique prescrit la venue de colons protestants. Majoritairement germanophones, ils proviennent d’Allemagne, de Suisse et de la région de Montbéliard, en France. La ville prend alors le nom de Lunenburg, en hommage à la maison royale de Brunswick-Lunebourg, dont descendaient les rois d’Angleterre de la dynastie de Hanovre. Avec ses 1 453 protestants, Lunenburg était, au XVIIIe siècle, la colonie de peuplement allemande la plus septentrionale de l’Amérique du Nord. Les coutumes ainsi que la langue allemandes y ont survécu longtemps.

La ville abrite aussi les congrégations luthérienne et presbytérienne les plus anciennes du Canada. Toutes deux ont été fondées en 1753 et n’ont jamais connu d’interruption dans leur activité.

Le Vieux Lunenburg Taxiarchos228. Licence de Creative Commons Par ailleurs, le Vieux Lunenburg est le meilleur exemple encore existant d’une politique de l’ancien empire britannique. Selon cette politique, un plan de ville modèle était imposé par le roi aux colons. Des 21 villes nord-américaines ainsi bâties, c’est Lunenburg qui a le mieux survécu. Chaque colon recevait un lot urbain et un lot de jardin plus grand, en dehors des limites de la ville. Le plan de Lunenburg est formé de 6 divisions de 8 îlots d’habitation chacune, chaque îlot étant à son tour subdivisé en 14 lots.

Une construction particulière

La ville actuelle a presque entièrement conservé son visage du XVIIIe siècle. Quasi tous les édifices sont construits en bois, selon une technique peu fréquente dans le nord de l’Amérique : la technique dite de la coulisse (un système de poutres de bois dont les espaces intermédiaires sont comblés par des planches). La période de fondation de la ville, dans le courant du XVIIIe siècle, est représentée par au moins huit édifices construits selon la technique de la coulisse. Ils se trouvent les uns à côté des autres, près des rues, leur façade principale étant tournée vers le port. Les restaurations sur les anciens édifices ont toujours été effectuées en bois, au moyen des techniques traditionnelles.

Les églises ont été construites de la même manière. L’église anglicane Saint-Jean (deuxième église protestante du Canada) est considérée par les experts comme l’un des plus beaux exemples du style architectural « charpentier gothique ».

Une ville fondée sur la pêche

Le Vieux Lunenburg Taxiarchos228. Licence de Creative Commons Lunenburg est un centre de pêche depuis les années 1700. Au cours du XIXe siècle, son économie reposait sur la pêche en haute mer dans l’océan Atlantique, de même que sur la construction navale. Dans les années 1870, la mise au point à Lunenburg du chalutier à double doris révolutionna I’industrie de la pêche de telle sorte que, dès 1920, la ville se positionna à I’avant-garde du traitement du poisson frais au Canada. Aujourd’hui, on y trouve les plus grandes installations pour le traitement du poisson et la première flotte de chalutiers pour la pêche en haute mer.

Sources